Epilogue


Si on devait conclure...

Voilà plusieurs jours que je me demande comment je vais conclure cette année de voyage.
Que dire, qui n 'ai déjà été dit, quelle photo montrer, qui n'ai déjà été montrée.
Tenter de traduire et de résumer avec des mots, les émotions qui nous ont submergées durant un an, ça me parait impossible.
Sommes nous toujours les mêmes ?
Nous avons fait tellement de découvertes, que je ne suis pas sûre d'avoir tout intégré. Il faudra du temps pour permettre aux milliards d'infos reçues de décanter.
Malgré la confusion qui règne dans mon esprit, parasité par les contingences du retour à la vie "normale", il y a en ce qui me concerne, trois choses qui sont très claires.

Cette expérience de vie où l'on perd ses repères au quotidien, nous a mis dans une dynamique d'ouverture vers les autres. Cet "autre" dont on se méfie et qui peut faire si peur, car tellement différent de nous, cet "autre" nous l'avons rencontré tous les jours et nous nous sommes enrichis à son contact. A une exception près, nous ne nous sommes jamais sentis en danger nulle part, et nous n'avons jamais suscité ni la méfiance, ni la peur (malgré les têtes de mort de Laurent !) et pourtant, nous étions les "différents", surtout en Amérique du Sud. Au contraire, les gens étaient curieux et n'hésitaient pas à nous poser des tonnes de questions sur nous, le voyage et ses motivations. Et combien ça coûte, aussi ! A nous envier et à nous souhaiter bonne chance. Beaucoup nous ont ouvert leur maison et donné leur amitié sans contrepartie, pour le plaisir de la rencontre et de l'échange. Ce que nous avons reçu, on a envie de le transmettre, à d'autres voyageurs...alors si vous passez par Tours, "se você passar por Tours", "si se viaja en Tours" if you travel by Tours" , vous êtes les bienvenus. Comme Francisco de Zacatecas, au Mexique nous avons envie de dire "mi casa es tu casa".
Nous avons pris une sacrée leçon d'hospitalité et de solidarité.

La moto, même si elle n'était pas mon amie tous les jours, je dois reconnaitre que sans elle, le voyage n'aurait pas eu le même parfum.
C'est un vecteur de rencontre hallucinant, elle attire comme un aimant les motards, les regards, et des gens époustoufflés qu'on puisse passer autant de temps, par tous les temps...dessus.
Mon expérience de passagère était proche de zéro au départ de Montréal. Un an plus tard, même si je sais que je vais en chagriner quelques uns, je le dis, je ne recommencerais pas, et mon pilote n'a pas du tout l'intention de me faire changer d'avis.
La moto, c'est vraiment un truc perso.
Le couple exclusif que forme la machine et celui (ou celle, d'ailleurs) qui la conduit, ne tolère aucune intrusion dans leur intimité. Mon statut de passagère ne m'a conféré aucun privilège. Et face, ou plutôt derrière, ce monolithe machine/pilote, je me suis souvent sentie comme un paquet, balottée, comme un bouchon d'avant en arrière, de haut en bas, ou de droite à gauche, c'était selon...l'état de la route, les coups du ressort, ou des effets conjugués du frein, de l'embrayage et du sélecteur. Ajouté à celà une vison centrale complètement obstruée par une boule noire...de taille 58/59, qui m'a provoqué des torticolis gauche/droite, c'était selon....l'intérêt de la route.
Et pourtant, il y a eu des jours au Canada et en Amérique du Sud où j'étais bien contente de faire le pot de fleur, car je me demande bien comment je m'en serai sortie toute seule...
Mais si d'aventure, un autre voyage se profilait à l'horizon, je ferais coûte que coûte corps avec MA machine.
La dernière chose... c'est que j'aurais du commencer beaucoup plus tôt !
Laurent, lui était à fond durant les 345 jours de voyage. Insatiable, curieux et ses cinq sens "aware" .
La dernière surprise, et pas des moindre, ce sont, le site, les articles, qui au début n'étaient destinés qu'à notre famille et nos amis, afin qu'ils puissent nous suivre à distance et partager nos aventures.
Mais très vite, vous avez été nombreux à vous intéresser à notre périple, et à nous laisser des commentaires au fil des kilomètres. Nous avons reçu de nombreux mails et j'avoue que beaucoup nous ont émus. Nous vous remercions toutes et tous pour cette année de partage.
La ligne reste ouverte, et si certains d'entre vous ont besoin d'infos...

Les résultats du sondage "POUR FAIRE CE VOYAGE,IL FAUT ":
Donne gagnant, l'item : "Il faut être riche"... Riche... non ! économe et prévoyant c'est sur !
Le "en bonne santé" me parait indispensable , et je rajouterai " curieux" qui nous parait plus que nécessaire...
Notre kilométrage est là pour en témoigner...et non on ne s'est JAMAIS perdu, même en ville, même sans GPS, preuve que ce petit outil est totalement inutile, mais vous pouvez toujours adopter Laurent !


Voulez-vous vous tester à notre Grand Quizz ???

>Allez au Grand Quizz
>Je connais le quizz, mais pas la reponse

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